Neurosciences cognitives et neuro ergonomie pour l'analyse des déplacements
L’automatisation des véhicules, qu’elle soit de niveau 3 (avec des demandes de reprise en main non anticipées) ou de niveau 4 (conduite entièrement autonome sur certaines sections de route), pose de nouveaux problèmes en termes de sécurité et d’acceptabilité de la part du conducteur. En effet, pour que l’intégration croissante de technologies de sécurité passive et active des véhicules réduise l’insécurité routière, il faut s’assurer que ce nouveau type de mobilité tienne compte aussi bien des besoins et attentes des conducteurs que des modifications prévisibles du comportement des usagers. Notre approche a comme ambition de proposer un monitoring avancé de l’état du conducteur en combinant différents diagnostics (état physique défini par sa posture, états internes définis par l’état émotionnel et l’effort cognitif, état perceptif défini par ses stratégies de prise d’informations visuelles) de manière à adapter en temps réel la gestion des interactions entre le conducteur et les automatismes du véhicule. Dans ce cadre les travaux de la thématique « Améliorer l’apprentissage et les interactions homme-machine grâce à la Neuroergonomie » seront utilisés.
Les recherches sur la conception d’IHM innovantes se poursuivront pour les interfaces sur systèmes nomades analysant, par exemple, l’utilisabilité des affichages en réalité augmentée pour conducteurs et voyageurs (information multimodale), en prenant en compte notamment les besoins et les capacités fonctionnelles des seniors, ou encore l’acceptabilité des dialogues en reconnaissance vocale.
De plus, des travaux sur la conception de systèmes de détection d’usagers vulnérables ont été menés à partir d’observations « naturalistiques » sur site suite à la mise en place de caméras en intersections. L’analyse des données recueillies (conflits véhicule-VRU), grâce au développement de la méthodologie de codage et l’analyse cinématique des usagers vulnérables (piétons et cyclistes) a permis une meilleure compréhension de ces conflits. Ces analyses ont été reprises par les développeurs de systèmes pour améliorer les algorithmes de détection des usagers vulnérables. Dans un deuxième temps, l’acceptabilité des systèmes développés sera évaluée au moyen de la méthodologie définie par le Lescot et utilisée par les partenaires (exemple du projet européen Prospect).